Réflexion
"J'ai mis du temps, mais le temps ne compte plus !
Au début, comme les idiots, je provoquais des passes d’armes, des bruits de ferraille sans effet.
Mon Maître disait : Tu es comme la vague qui heurte la digue et y gaspille son eau à grand bruit. Ce n’est pas la Voie.
Puis, longtemps, j’ai cru qu’il fallait attendre l’ouverture pour frapper.
Mon Maître disait : Tu es comme le drapeau qui attend le vent pour claquer. Ce n’est pas la Voie.
J’ai progressé. Je suis devenu l’autre. Je voyais son attaque, l’ouverture, avant qu’elle ne brille dans ces yeux.
Mon Maître disait : Tu es un bon guerrier qui devine l’adversaire. Ce n’est pas la Voie.
Alors, je suis rentré en moi-même, et j’ai travaillé, longtemps. Et j’ai fini par découvrir ce que je croyais l’ultime Vérité : ma décision ne dépendait que de ma décision. Je portais le coup, unique et définitif, parce que c’était comme cela que ce devait être.
Mon Maître m’a dit : Maintenant, tu es un Maître, mais ce n’est pas encore la Voie.
Il m’a donné son école et s’est retiré dans la montagne. Aujourd’hui, après beaucoup d’enseignement, je sais. Lorsqu’un sabreur observe avec simplicité, sans but autre que celui d’observer, alors ce qu’il observe, il le crée. Il crée le combat, ou l’absence de combat, et tout l’environnement. Et ceci est la Voie."
Texte Taoïste